Jeudi 25 Avril 2024

Compte rendu N°762

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Compte rendu des sorties

17/04/2021

GROTTE DES FONTS

Bilan de la sortie:
AU FOND DES FONTS

Ce samedi, le confinement avait encore entravé nos idées d’escapades dans les Grands Causses. Que faire dans un rayon de 10 km autour de Mende ? Je veux bien que notre chère Lozère soit l'un des plus beaux karsts que l’on puisse trouver sur cette planète, il n’en reste pas moins que les grottes ne se trouvent pas à portée de vue : il faut se déplacer. Heureusement, Lolo Calmels avait une idée derrière la tête. En effet, pas très loin de Balsiège, en se dirigeant vers Florac, la RD106 passe inévitablement à côté d’un charmant petit village appelé "les Fonts". Si vous connaissez le dialecte occitan, vous devinerez sans peine que ce nom est synonyme de sortie d’eau ou de source. En haut du village, jaillit des entrailles de la terre une magnifique source. Un captage alimente le village et cette onde glacée sortant du Causse est cachée à jamais des regards. Pourtant, il y a quelques années, "l’équipe du jeudi" décida d’en percer le mystère. Un peu en aval, un ruisseau à sec peut être remonté jusqu’à une reculée d’où sortent trois orifices : les trois grottes des Fonts. Ce sont des regards où, à force d’opiniâtreté, l’équipe a fini par retrouver le cours de l’eau et l’a suivi sur plus d’un kilomètre. Mais c’est une autre histoire et elle est abondamment décrite dans le dernier bulletin du CDS48.
Voilà pour la grande histoire, pour la petite, c’est une autre équipe de spéléos qui pénètre dans la grotte n°3 par ce bel après-midi d’avril. Il y a des jeunes, des moins jeunes et des anciens dont Pierre et Laurent qui ont œuvré pour que ces grottes soient un jour connues et visitées sur le plan de l’exploration, mais comme aujourd’hui : sur celui de la promenade. Nous pénétrons dans l’antre par un boyau qui s’élargit. Bientôt, nous arrivons dans un endroit plus confortable baptisé "la Salle de la Bière". Elle marque le début d’une série de contorsions dans une diaclase qui tantôt se poursuit en méandre. Si l’endroit est bien concrétionné, il est aussi sportif. Nous regardons les chailles qui émergent de la roche pour offrir leurs prises parfois traitresses quand on s’appuie trop dessus. Nous poursuivons la visite, des cris d’exclamation fusent à la vue d’une jolie coulée stalagmitique. On s’attendrit devant les chiroptères qui ont élu domicile dans ces lieux aux ténèbres intemporelles. Mais la prétention de Lolo de pousser la balade jusqu’au troisième siphon est vite douchée. Nous butons sur la première barrière noyée et le passage est impossible, à moins d’une grande témérité et d’un grand bain. Il faut se résigner et repartir vers la sortie. Une petite variante par le siphon de sable et la salle suspendue vont prolonger délicieusement la visite. Nous ressortons plus tôt que prévu et c’est à l’unanimité que nous décidons de visiter la grotte n°2. Elle est juste en face de la n°3. Une buse permet de se faufiler en toute sécurité dans ce qui était une dangereuse trémie. Pierrot profite du passage pour nous décrire le passage et ses dangers au temps des premières explorations. Bientôt, des cris montent du fond. Ce ne sont pas des bruits humains, mais une chauve-souris qui a reçu une caresse trop appuyée. Le chiroptère mécontent laisse éclater sa colère à coup de petits grognements. L’incident est vite clos et nous poursuivons la balade qui nous mène rapidement au colmatage terminal, fin de toute cavité qui veut encore garder ses secrets. Il ne reste plus qu’une escalade acrobatique à faire pour visiter une petite salle qui sert d’écrin à de magnifiques concrétions blanches. Là aussi, nous sommes vite ressortis, mais très contents d’avoir pu visiter ces deux cavités. Les combinaisons sales sont mises à tremper dans le Bramont, puis l’heure avance et nous reprenons le chemin de la maison. Encore une belle petite sortie dans les environs de Mende.

Participants :
Pleins de personnes (9) enthousiastes rêvant de passer un bon moment sous terre. Laurent PAYROU